0 1Chapitre VII Les interrogations de la Sainte-Famille (1861-1903)8DP ch. VII
Chapitre VII
Les interrogations de la Sainte-Famille (1861-1903)
Les années qui s’écoulent de la mort du Père Noailles à la reconnaissance romaine de 1902/1903 sont capitales pour l’Association de la Sainte-Famille. Celle-ci, animée par des femmes de valeur, poursuit son développement en France et dans le monde sur la lancée du fondateur. C’est en particulier le début de son épopée missionnaire. Cependant, les diverses branches ne s’étendent pas de la même manière. Par ailleurs, les Oblats jouent maintenant un rôle essentiel dans l’administration centrale de l’Association, et ils sont amenés à donner leur avis sur les points les plus délicats. Or ceux-ci ne vont pas manquer. En effet, la situation du droit canonique évolue maintenant d’une manière décisive, incitant les communautés à se situer plus précisément face à Rome. D’autre part, le droit civil français évolue lui aussi, dans un sens de plus en plus hostile aux congrégations. Cela rend plus délicate encore la question, abordée avec tant de soins par le Père Noailles, du statut social de son Association. Au milieu de sollicitations contradictoires, le Conseil Général de Marie a dû prendre des décisions qui n’ont pas pu être évidentes.
Nous allons nous pencher successivement sur les diverses données du dossier. Il ne faut pas perdre de vue, tout au long de ce chapitre, l’extrême difficulté dans laquelle se sont trouvées celles qui devaient décider. Elles partaient d’une position déjà complexe, voulue comme telle par le Père Noailles pour assurer l’existence même de son œuvre. La situation s’est complexifiée encore. Avec du recul, on voit mieux certaines choses, mais on n’acquiert pas pour autant le droit de juger les personnes et de trancher comme si on avait été à leur place. Il est bon de se le redire au début de ce chapitre.